Forts
de notre démarche Agenda 21, nous avons proposé à « Alliance dans les
Alpes » (voir article complet) d’organiser chez nous une rencontre de travail entre élus de
communes membres du réseau sur le thème :
« Nouveaux enjeux, nouvelle
identité, nouvelle vitalité :
pour une commune, comment
créer son projet
d’avenir ? »
Ce
thème est évidemment au cœur de notre Agenda 21 : nous comptions bien le
nourrir avec cet évènement et nous n’avons pas été déçus !
Ce
séminaire, basé sur des échanges et des partages d’enseignement, s’est déroulé
du 26 au 28 mars 2009.Sur la base d’exemples autrichien, italien, suisses et
français, les débats se sont intéressés aux solutions et outils à disposition
des territoires, leur permettant de faire face aux contextes devenus a priori
défavorables au maintien de leur vitalité et de leur identité : isolement
géographique, situation de péri-urbanité, voie de passage importante….
En
premier lieu, lors de l’accueil des premiers arrivants le 26 mars au soir en
Mairie, Joël GIRAUD (député-maire de l’Argentière La Bessée, Vice-président du
Conseil Régional Provence Alpes-Côte d’Azur), représentant des élus français au
Conseil d’Administration d’Alliance dans les Alpes, a remis officiellement à la
Commune de CRUSEILLES la plaque symbolisant notre appartenance à ce réseau de
communes, plaque aujourd'hui apposée à côté de la porte d'entrée de la Mairie.
Plus
de 60 élus et techniciens, ainsi que des membres du groupe projet de l’agenda
21, ont participé à cette rencontre qui s’est tenue, pour les exposés et les
repas, à la salle de réception de Monsieur TILLIER, traiteur à CRUSEILLES, qui
nous a formidablement bien reçus dans
cette salle parfaitement agencée pour la circonstance. Grâce à une traduction
simultanée en français, italien et allemand effectuée par des interprètes de
métier, nous avons tous pu tirer le meilleur enseignement des exposés et
interventions :
Après la faillite de son plus gros employeur en 1967 et
le délitement de son tissu économique, la commune de STEINBACH
(Autriche) a su réagir, en créant une vraie relation de partenariat entre les
élus et les habitants. Tout a reposé sur les hommes et rien sur la technique et
tout a été pensé autour de 3 principes (les « 3C ») : résoudre
les conflits, favoriser la créativité, mettre en œuvre la coopération.
Des travaux de rénovation du centre-ville ont été
engagés. Les agriculteurs et les commerçants locaux ont étroitement collaboré.
L’urbanisation désordonnée a été bannie. Ainsi,
STEINBACH est devenue le modèle de l’Agenda 21 autrichien.
Suite aux guerres, à l’émigration et au dépeuplement de
la montagne, la commune d’OSTANA (Italie) est passée de 1 300 habitants
en 1920 à 5 personnes dans le bourg en hiver dans les années 1990.
Puis,
un travail minutieux sur l’origine occitane du village et sur la culture
populaire (livres, publications, conférences…) a été mené. Le patrimoine
architectural, demeuré intact, devint la richesse future. Aujourd’hui, on
trouve à OSTANA l’institut supérieur de la culture alpine, l’école de la
photographie alpine, un centre de bien-être autonome du point de vue
énergétique. Les facteurs clés de ce succès sont la convivialité entre les
habitants, l’esprit festif, l’appropriation par tous de l’environnement que
constituent le village, son patrimoine et sa terre et la responsabilité
partagée de tous à son égard.
La forêt de FINGES est un espace protégé
d’importance internationale situé dans la vallée du Rhône, dans le Valais
Suisse, devenu en 2005 le premier parc naturel cantonal.
Neuf emplois ont été créés. Des processus participatifs
ont permis l’implication de la population locale. Le résultat majeur de tout ce
travail est que le tronçon autoroutier à construire dans cette vallée sera
enterré sur plusieurs kilomètres afin de respecter l’environnement.
La commune de COGNIN (Savoie) envisage sur 50
hectares la création d’un éco-quartier de 1200 logements avec des exigences de
qualité sur l’architecture, la mixité sociale, le respect de l’environnement et
la valorisation du site, les transports, l’activité économique et la démarche
participative.
Les
communes d’AGNO, BIOGGIO et MANNO, situées dans le Tessin
Suisse, près du Lac de Lugano, ont initié la mobilité durable en créant une
épine dorsale piétonne et cyclable sur l’itinéraire historique de la Strada
Régina datant du Moyen Age, qui relie des services publics et des lieux
patrimoniaux.
Après que les problématiques propres à notre commune
aient été exposées par le maire, d’autres communes ont pu témoigner lors de la
table ronde :
SAINT-HILAIRE DU TOUVET devra faire
face au déménagement prochain hors de la commune (1 743 habitants) de
trois établissements hospitaliers qui en étaient le poumon économique.
BOURG D’OISANS doit entretenir la qualité de ses espaces naturels et
développer la qualité urbaine.
LA RIVIERE (550 habitants) a le projet de création d’un centre de
Village.
VALLORCINE, quant à elle, présente la particularité d’être d’avantage
en lien géographique avec la Suisse qu’avec la France.
L’ancien maire des GETS a souligné la difficulté
pour un élu de résister à la pression immobilière.
La visite de la
Maison du Salève et une tournée sur le terrain, ainsi que la visite du hameau
du Père Noël ont complété ce séminaire, montrant par ces deux exemples
remarquables que tout territoire peut aller de l’avant, en faisant preuve de
volonté, de vitalité au service d’un projet identitaire.
L’enseignement de ces exemples est que chaque
territoire a ses propres défis, que les hommes ont des forces et des faiblesses
différentes. Mais tous ont la possibilité de modeler eux-mêmes leur cadre de
vie.